Michel Lanne remporte la TDS®
Trail running
jeudi 31 août 2017

Michel Lanne remporte la TDS®

Magistral ! Michel Lanne a remporté en 14 heures 33 minutes la TDS® lors de l'Utra Trail du Mont-Blanc.  Nous avons pris un peu de temps avec lui pour discuter au lendemain de sa victoire. Interview à lire pour découvrir le personnage et le récit de sa course !


Michel Lanne – Le coureur libre

« Tu ne sais jamais comment ça va se passer et c’est ça qui me motive »

Originaire des Pyrénées, cela s’entend à son accent chantant, Michel Lanne et un coureur atypique. Il n’aimait pas courir et a participé à sa première course en tenant un pari avec son père. 
Il vient de gagner la TDS (119 km / 7200 m+) ce mercredi 30 août 2017 après avoir gagné la CCC en 2016. Comme quoi… On ne sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher… ! - Jean Claude Duss

 

Hier soir, l’équipe Julbo était sur place à Chamonix pour te voir à l’arrivée de la TDS, tu marchais tranquillement…

(Rires) Oui, je voulais profiter de cette ambiance si particulière à l’arrivée. Une victoire sur une course majeure comme celle-ci ça n’arrive pas souvent ! Je m’étais mis dans le dur jusqu’aux Houches de façon à pouvoir finir plus serein dans Cham’, j’ai pu voir des personnes que je connaissais dans les rues et leur faire coucou.


Tu donnes l’impression d’avoir tout géré de bout en bout !

Euuh (rires) non, non pas forcément, j’ai eu pas mal de hauts et de bas. En arrivant au point du « passeur de Pralognan » après 2000m de D+ depuis Bourg Saint Maurice, j’ai cru que j’allais exploser. Mes muscles étaient tellement tendus. En plus le groupe de tête était serré à ce moment. Après j’ai réussi à passer cette barrière physique et psychique et j’ai pu dérouler un peu plus et prendre de l’avance.
Aux Contamines, juste avant le ravito y’avait une portion de plat sur le goudron. Je crois que ça m’a endormi, au ravito je crois que je n’ai même pas capté Mathéo (Jacquemoud ndlr) qui était là. Je n’arrivais même pas à parler, désolé Mathéo si tu as l’impression que je t’ai mis un vent ! (rires)… Et puis j’ai continué un peu au radar et de retour sur les sentiers ça allait mieux.

 

Au col du tricot tu savais combien d’avance tu avais ?

Oui grâce à mon père qui m’envoyait des SMS que je recevais sur ma montre. C’est bête à dire mais quand tu es premier au ravito c’est impossible de savoir à combien sont les poursuivants. Donc c’était grandement appréciable ! J’ai déroulé jusqu’aux Houches comme un fou et la suite, vous la connaissez !

 

Le réveil a été dur ce matin, non ?

Ben… y’a pas eu de réveil, des individus d’une certaine marque de lunettes jurassienne m’ont fait boire des bières jusqu’à point d’heure (rires) et puis… après je n’arrivais pas à dormir quoi. De toute façon il me faudra une semaine entière pour récupérer de ces aventures !

 

Lucie, Michel et Michel

 

Beer, burgers et repos c’est ton programme pour la suite ? 

Ouais, je suis un gros gourmand moi ! En plus je n’arrivais pas à bien manger pendant la course donc j’ai un stock à refaire !!


Que fais-tu quand tu ne cours pas ?

Je suis secouriste en montagne à plein temps, je fais partie du PGHM. Je passe mon temps en montagne, comme depuis tout petit. Mon métier c’est toujours de l’imprévu, tu ne sais pas ce qui va se passer, tu dois accepter les contraintes de l’environnement. Je trouve que cela ouvre l’esprit, ça te remet les choses en perspective.


On peut dire que tu as un train d’avance psychologiquement par rapport à d’autres coureurs ?

Oui c’est sûr qu’avec les opérations de secourisme qui peuvent durer plusieurs journées dans des conditions dures, j’ai déjà fait face à des situations difficiles. Courir avec une frontale dans la nuit ne me déplait pas. Arriver à prendre du plaisir par tout temps, c’est certainement un atout.  


Comment gères-tu entre le boulot, l’entrainement, les courses ?

Je travaille à plein temps donc je jongle un peu. Avec ma "patrouille", on forme une équipe soudée de dix personnes. Je ne bénéficie pas d’emploi du temps aménagé car je ne me vois pas sortir du groupe qu’on est, pour faire mes entrainements, cela casserait la cohésion. De toutes façons, moi, je n’ai pas de plan d’entrainement.


Etonnant à l’heure où tout le monde va chercher dans les moindres détails !

Ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais moi le cadre d’un entrainement ne me convient pas du tout. Je marche au feeling, tu vois. Moi la montagne c’est un plaisir, le trail c’est du bonus. A choisir je préfère que ce soit mon boulot qui soit bien stable et cadré. 
Tu sais, j’en arrivais presque à culpabiliser parce que je ne respectais pas les directives de mes entraineurs avant. 
Et puis ma vie est faite d’imprévu, dans le cadre de notre boulot on peut être appelé à tout moment. Donc finalement avoir un entrainement strict ça ne colle ni avec mon mode de vie, ni avec ma façon de voir les choses.

 


Ton moteur, c’est le plaisir !

Oui c’est ça, le plaisir d’être en montagne.


Tu te fais plaisir avec combien de courses par an ?

Cette saison j’en ai fait déjà six et encore une est prévue en fin d’année. L’an passé je n’en ai fait que quatre mais justement, à cause de l’entrainement un peu trop cadré que je m’étais fixé, je n’arrivais pas à me faire plaisir et j’ai moins couru.


Cela fait quoi, depuis 2013 qu’on court ensemble ?

Oui, j’ai contacté Lucie (notre sport marketing manager ndlr) et le courant est bien passé. J’ai senti que Julbo n’est pas le genre à se prendre la tête. L'esprit qui règne au sein de cette marque me plait beaucoup. Je me souviens encore du shooting qu’on a fait avec Jérémy Bernard à la Tournette, je crois que les sacs du pic nique étaient plus lourds que les sacs photos ! C’est peu dire !

 

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