#TheHiddenPath EP4 - The opening round
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Vélo
mercredi 28 octobre 2020

#TheHiddenPath EP4 - The opening round

Après quelques semaines de coupure, « The Hidden Path » fait son retour, en même temps que l’ouverture du circuit de coupes du monde de VTT. Cette saison internationale aura été de courte durée : une semaine ! Mais avec deux manches de XCO et deux short tracks à enchainer, le défi était de taille, d’autant plus qu’il était enchainé, une semaine plus tard, sur les championnats du monde. Maxime Marotte revient pour JULBO sur cet enchainement inédit.

Maxime, tu viens d’enchainer cinq courses en deux semaines, ce qui ne s’était jamais vu dans le calendrier international. Comment cela s’est-il passé ?

Globalement, ça s’est plutôt bien passé. Je suis arrivé en forme et ai pu évoluer à un haut niveau durant toute cette quinzaine. Cela m’a permis de jouer aux avant-postes et de retrouver un rang après lequel je courais depuis les dernières courses internationales du début de saison.

Les deux premières courses de la semaine se sont très bien passées (3ème et 2ème places, NDLR), puis les planètes se sont un peu moins bien alignées ! Malgré de bonnes jambes, j’ai connu de petits aléas. Une chute sur le « short track » m’a obligé à partir loin sur la grille de départ de cette deuxième course de la semaine, et j’ai passé la course à batailler pour revenir.  Enchainer deux manches de coupes du monde (et donc deux short tracks), et le championnat du monde dans la foulée, c’était franchement la plongée dans l’inconnu. Je dois avouer que j’avais de l’appréhension quant à cet enchainement, mais je me suis surpris à être plutôt à l’aise avec ce rythme intense. Je me suis même fait plaisir à aborder ces journées comme une course par étapes. Même si nous n’avons eu aucun répit, c’était franchement grisant de jouer entre la récupération, la pression de la course, la préparation des échéances, les pics de forme, etc. En fait, tout le monde voulait être en forme à cette période-là, donc c’était hyper intéressant de voir les différentes stratégies mises en place.

Même si 2020 restera définitivement comme une année particulière, j’ai franchement apprécié cette expérience durant cette quinzaine.

Comment gère-t-on la récupération dans un tel enchainement ?

La méthodologie est quasiment la même que sur des schémas de courses classiques, sur un week-end. Les phases de préparation, échauffement, course, récupération sont simplement enchainées les unes après les autres. On avait discuté avec mon coach que l’on aborderait ces deux semaines comme une course à étape où il faudrait répondre présent chaque jour. Le premier short track avait lieu mardi, donc lundi était une veille de course avec ses routines habituelles. L’important est de se recentrer rapidement quand c’est nécessaire et de réussir à « décrocher » un petit peu lorsque c’est possible, afin de se régénérer mentalement. Avec l’expérience, tout cela s’est fait naturellement. J’étais confiant sur ma forme donc cela a vraiment aidé à relever ce défi mental.

Quel a été le rôle du staff dans tout cela ?

J’ai la chance d’être dans l’une des structures les plus professionnelles et pointues du paddock, donc il n’y a pas eu de changements trop radicaux à opérer. Mais effectivement, on a été encore un peu plus pointilleux que d’habitude. En amont, le travail avait été fait de fort belle manière afin de tout anticiper. Dès le lever, chacun savait ce qu’il avait à faire, et sur ce genre de détails, par exemple, on a été encore meilleurs que d’habitude.

La météo était vraiment automnale, autant à Nove Mesto qu’à Leogang, donc on a fait attention à ne pas prendre froid et le staff était vraiment vigilant sur ça. C’était une semaine particulière, très piégeuse, avec cette transition été-automne, où l’organisme est très sollicité. En plus de la routine de récupération habituelle, l’équipe était également très vigilante au contexte sanitaire « tendu ». Nous avons d’ailleurs vécu en quasi autarcie durant trois semaines, depuis la dernière coupe de Pologne. On ne pouvait prendre aucun risque avec le Covid, car nous avions plusieurs tests à faire, et notamment en vue des championnats du monde en Autriche.

Justement, comment ressors-tu de ce championnat du monde à Leogang ?

J’en ressors un peu déçu, forcément. J’avais de très bonnes sensations mais ma course s’est compliquée au bout de 20 mètres, quand mon coéquipier de l’équipe Cannondale me percute et que, dans l’accrochage, j’arrache le serrage de ma chaussure. Outre la gêne de faire toute la course avec le pied non-serré, j’ai passé ma course à contre-temps. Le départ à l’avant de la course a été très rapide et ce genre d’incident n’est pas permis pour qui veut figurer aux avant-postes. Parfois on n’a pas de soucis, et d’autres fois on les accumule un peu. Après les deux dernières épreuves de Nove Mesto, je me serais bien passé de ces aléas de course ce jour-là. Ma deuxième moitié de course a été solide et je remontais de la quinzième à la quatrième place. Le podium était encore jouable à un tour de l’arrivée. J’ai donc décidé d’attaquer et de prendre des risques dans la descente pour gagner quelques secondes. Dans le bas de la descente, je sens ma roue arrière qui heurte un peu un obstacle… Dans 80% des cas, il n’y a pas d’incidence à ce genre d’impact. Ce jour-là, c’était une crevaison ! Je suis ensuite passé devant la zone technique en sachant que j’avais perdu de l’air, mais j’ai pris la décision de ne pas perdre quinze secondes à changer la roue. C’était la médaille ou rien. Finalement, j’ai continué à perdre de l’air et n’avais plus aucune chance de conserver mon rang. Je termine sixième mais n’ai pas de regret. J’ai attaqué et pris des risques, mais c’était ma seule chance d’aller chercher une médaille sur cette course d’un jour.

The Hidden Path, c’est la face cachée de cette route qui te mènera peut-être vers les JO de Tokyo 2021. Qu’en est-il de la suite en vue des Jeux avec cette concentration d’athlètes français au top niveau mondial ?

Les modalités restent les mêmes, il n’y aura que deux places. Mais là, on courait sans avoir cette pression dans un coin de la tête. Le sélectionneur avait annoncé que les courses de cette quinzaine ne rentreraient pas dans les critères pour 2021. Pour le moment c’est donc « stand-by » pour tout le monde, même avec un maillot de champion du monde sur les épaules ! De mon côté, le rêve olympique reste intact. Ça reste les JO et j’ai envie d’aller chercher cette médaille qui m’a glissé des doigts à Rio. Le circuit de Tokyo est beau et il sera une belle publicité pour notre sport. Même si 2020 a été une année très particulière, on a envie de croire en ces Jeux Olympiques 2021.

Si tu devais retenir une seule chose de cette saison 2020 d’un point de vue sportif, qu’est-ce que ce serait ?

Ce serait sans aucun doute cette semaine folle de Nove Mesto, avec quatre courses à enchainer. C’était vraiment un truc de fou. L’ambiance dans le team, la pression psychologique, tout ça restera une expérience unique.

J’ai été surpris par la capacité de récupération de l’organisme. Le mental a une énorme influence sur la manière dont on peut se sentir. Je me levais le matin et je n’avais pas forcément l’impression d’avoir couru la veille. Dès le réveil, j’étais dans le match. Ça c’est un aspect qui aidera à construire la suite…

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MAXIME MAROTTE

MAXIME MAROTTE

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