Jason Lamy-Chappuis :
© Ben Becker
Ski nordique
mardi 20 juin 2017

Jason Lamy-Chappuis : "Julbo, un partenaire qui me correspond"

Photos : Ben Becker - Texte : Frédéric Machabert



Après deux années loin du circuit de Combiné Nordique, Jason Lamy-Chappuis a annoncé son retour à la compétition avec en toile de fond les prochains Jeux Olympiques de Pyeongchang l’hiver prochain.  Le Jurassien, fraîchement diplômé de l’aviation civile, a choisi Julbo pour l’accompagner dans son pari. Entretien avec une légende du sport français lors de sa visite dans nos locaux de Longchaumois.

QUELQUES SEMAINES APRÈS L’ANNONCE DE TON RETOUR À LA COMPÉTITION OÙ EN ES-TU AUJOURD’HUI ?

Jason Lamy-Chapuis : Je suis très heureux d’avoir retrouvé le groupe d’entraînement. J’ai retrouvé mes marques assez rapidement. Bon, j’ai également retrouvé courbatures quotidiennes ! 
J’avais presque oublié ce genre de souvenirs corporels, mais cela va de mieux en mieux. Je ne suis pas monté sur un tremplin pendant deux ans, je me demandais si je savais encore faire ! Aujourd’hui, j’ai effectué une soixantaine de sauts depuis ma reprise (l’entretien s’est déroulé début juin), mais les débuts ont été difficiles. J’ai effectué ce geste tellement de fois qu’il est finalement revenu assez vite.

 Jason Lamy Chapuis

Jason a repris l'entrainement au stade des Tuffes à Prémanon (39) 


A QUOI RESSEMBLAIT TA VIE DURANT LES DEUX DERNIÈRES ANNÉES ?

JLC : J’ai fait une année de formation théorique à Paris pour être pilote de ligne. 
J’étais la tête dans les cahiers, je courais deux à trois fois par semaine quand je le pouvais.  J’ai été ensuite en Angleterre d’octobre à avril dernier. Je travaillais sur le simulateur de vol, je pilotais des avions. Durant cet hiver, je n’ai pas vu la neige mais le brouillard anglais. Aujourd’hui j’ai terminé ma formation et je peux piloter des bimoteurs à hélices.  Après, je devrais passer la qualification sur les machines pour Airbus, Boeing dans le but de piloter des avions de ligne.

QUEL A ÉTÉ TA PRATIQUE SPORTIVE DURANT CETTE PÉRIODE ?

JLC : J’avais envisagé de faire la Transjurassienne en 2016, mais elle a été annulée. J’étais tout de même revenu skier durant les vacances de fin d’année et en janvier, mais cela restait plus de l’entretien physique. Je profitais de l’été pour courir et rouler.
Quand il a fallu reprendre l’entraînement, au niveau de l’endurance ça allait. Mais quand il a fallu pousser sur les bâtons, c’était une autre histoire ! J’avais tout perdu sur le haut du corps.

L’ANNONCE DE TON RETOUR A FAIT L’OBJET D’UNE CERTAINE ATTENTION. EST-CE QUE CERTAINS MESSAGES T’ONT PLUS TOUCHÉ QUE D’AUTRES ?

JLC : J’ai surtout eu pas mal de messages d’encouragements, des amis et de ma famille. Tout le monde m’a dit : « si tu le sens, on te soutient ». J’étais le seul décideur dans cette histoire. Je ressentais ce manque, je sentais que j’avais encore une saison à faire et me donner à 150% alors j’ai décidé de revenir en vue des Jeux Olympiques.

QUEL EST TON ÉTAT D’ESPRIT À SEULEMENT QUELQUES SEMAINES DE CETTE ÉCHÉANCE OLYMPIQUE ?

JLC : Cela va aller très vite. Je me suis fixé des échéances pour savoir où j’en suis avant le début de la Coupe du Monde. Je ne peux pas rattraper l’entraînement que je n’ai pas pu faire lors des deux dernières années. Je ne connais pas encore mon niveau physique. Mentalement, je suis plus serein. Comme si j’étais revenu à l’âge de mes premières années en Coupe du monde.

Jason Lamy Chapuis

 

APRÈS DEUX ANNÉES D’ÉLOIGNEMENT, TA VISION DU COMBINÉ NORDIQUE A ÉVOLUÉ ?

JLC : Oui bien sur. J’ai pris du recul pendant deux ans. Quand j’étais en Angleterre et que je voyais mes copains courir, je me disais : « C’est pas mal d’être sportif de haut niveau. » On ne se rend pas forcément compte de la chance que l’on a. Il faut faire des sacrifices, s’entraîner dur tous les jours. C’est un métier passion, il ne faut pas l’oublier. Je reviens avec une grosse envie, celle de me faire plaisir comme en juniors. Ce n’était pas forcément le cas en fin de carrière, je ressentais une certaine lassitude. Les stages, les compétitions, la fatigue, tout ça me pesait.

FORCÉMENT, AU-DELÀ DE L’ÉCHÉANCE OLYMPIQUE, LORSQU’ON ÉVOQUE L’HIVER PROCHAIN ON PENSE À CHAUX NEUVE …

JLC : La Coupe du monde va être une belle fête, j’ai hâte. Pour nous, Chaux-Neuve est toujours un moment particulier.  Je ne sais pas combien d’heures j’ai pu passer à l’entraînement là-bas. Quand on est sur la Coupe du monde, on sait que tous les spectateurs sont derrière nous. Ce ne sont que des connaisseurs de notre discipline.

CE RETOUR À LA COMPÉTITION MARQUE ÉGALEMENT TON ARRIVÉE COMME JULBO ATHLÈTE. QU’EST-CE QUE CELA REPRÉSENTE POUR TOI DE TRAVAILLER AVEC UN PARTENAIRE LOCAL, PASSIONNÉ PAR LE NORDIQUE…

JLC : Je suis fier d’arriver chez Julbo. Je suis Haut-Jurassien et sportif de haut niveau, cela colle complètement à Julbo qui est ancrée fortement dans le département du Jura. Julbo investi dans le haut niveau, notamment en Nordique. Nous débutons la collaboration mais j’ai pu voir qu’ils étaient à l’écoute des athlètes pour faire évoluer les produits. C’est génial de venir à l’usine, tester les produits et discuter avec ceux qui les développent. Cela fait progresser tout le monde et l’on a les produits que l’on veut.

TU ES ÉGALEMENT CONCERNÉ PAR L’OPTIQUE DANS TA VIE DE TOUS LES JOURS…

JLC : C’est galère de trouver des bonnes lunettes de sport à ma vue. Avec Julbo, j’ai la possibilité de venir sur place pour obtenir des lunettes qui me conviennent parfaitement. Le verre, la correction, tout est optimisé pour ma pratique et pour mon sport.

Jason Lamy Chapuis

Jason lors de son passage au siège Julbo, en train de discuter des possibilités de fabrication des verres solaires à la vue.

APRÈS DEUX ANNÉES D’ABSENCE, QUELLE SERA TA PLACE AU SEIN DE CE GROUPE ?

JLC : Je retrouve mes copains, je ne me sens pas leader, ce rôle est celui de François Braud après trois mondiaux de rang avec des médailles. Physiquement et techniquement, je suis dans une phase où je dois récupérer mon niveau. Je sais ce que je veux, je sais ce que j’ai vécu et j’ai des choses à apporter aux jeunes. Nous avons un bon groupe, on peut s’apprendre des choses mutuellement.

Jason Lamy Chapuis

 

JASON LAMY CHAPPUIS EN BREF

Né le 9 septembre 1986, 30 ans 
Twitter : www.twitter.com/jlamychap 
Facebook : www.facebook.com/LamyChappuisJason 
Jeux Olympiques : 1er Petit tremplin Vancouver 2010. 
Championnats du monde :
1er : Vainqueur Grand Tremplin Gundersen (2011) ; Gundersen Petit Tremplin, par équipes (2013) ; Sprint par équipes (2013-2015)
3e : Mass start et Gundersen Grand Tremplin (2009) ; Gundersen Grand Tremplin (2013) ; Gundersen Petit Tremplin et par équipes (2015)
Coupe du Monde :  Vainqueur du classement général 2010-2011-2012. 26 victoires d’étape, 200 départs.

 

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