Rémi bonnet et thibaut baronian rejoignent le team julbo
L’un préfère le Comté, l’autre le Gruyère. L’un vient de terminer sa saison, l’autre a déjà chaussé ses skis et se prépare pour la coupe du monde de ski alpinisme. L’un et l’autre courent vite. L’un et l’autre portent désormais des Julbo.
Interview croisée de Rémi Bonnet et Thibaut Baronian, deux potes qui vivent à cent à l’heure et partagent la même vision de leur sport.
Bienvenue dans la famille Julbo. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez choisi de rejoindre la marque ?
Rémi : Quand j’ai commencé le sport, je portais déjà des Julbo. Pour moi, ce sont les meilleurs verres du marché et c’est en grande partie pour cela que j’avais envie de les porter de nouveau. Et puis, ça a du sens d’avoir des partenaires qui sont proches de chez moi.
Thibaut. Étant originaire de Haute-Savoie et vivant à Besançon, ça a du sens pour moi aussi de rejoindre une marque jurassienne, française. J’aime beaucoup la dynamique familiale de la marque aussi et le fait que l’athlète fasse partie du processus de création et de développement. En trail, on a des besoins spécifiques, notamment au niveau du maintien. J’apprécie vraiment d’avoir des lunettes qui collent aux exigences de notre sport et qui sont aussi adaptées à mes autres pratiques outdoor, comme le ski ou le vélo.
Tous les deux, en trail running, vous êtes des spécialistes des formats courts, type marathon. Expliquez-nous ce qui vous plaît dans ces formats.
Rémi. D’abord parce que j’aime courir vite. Parce qu’il y a de la stratégie aussi. Ce sont des formats d’une certaine longueur, pendant lesquels tu ne peux pas être à bloc du début à la fin mais sur lesquels tu peux pousser la machine vraiment loin. Et puis, il y a une densité de coureurs que l’on n’avait jamais vu auparavant. Tu sais qu’il va y avoir du « fight » et que c’est le meilleur qui gagnera à la fin.
Thibaut. Ce sont des formats avec un bon mix entre la vitesse, le pacing de course, la gestion de la course et puis tu peux en enchaîner quelques-uns dans la saison. Ce sont aussi des formats où il faut être assez polyvalent, savoir courir vite sur tous les terrains.
Est-ce que vous êtes tentés par d’autres formats ?
Rémi. Tant que j’ai la vitesse et du plaisir sur ces distances, je vais rester là-dessus ! D’autant que c’est ce qui me permet de faire du ski l’hiver, avec des durées de courses similaires et un entraînement équivalent. Je pense que j’ai encore de belles années devant moi en ski et en trail court.
Thibaut. Après 5-6 ans sur la Golden Trail series, c’est vrai qu’il y a un peu moins de piquant et qu’il y a une volonté de découvrir d’autres formats, plus longs. J’ai envie de me fixer de nouveaux challenges, de me confronter à de nouvelles sensations, à de nouvelles techniques d’entraînement, de faire évoluer ma pratique en fait, pour ne pas tomber dans une routine. J’ai aussi des projets FKT, des traces sur des sommets, des records …
Quand on regarde vos palmarès, on est bluffé par votre régularité et votre constance au plus haut niveau. Quelle est votre recette ?
Rémi. L’entraînement est une part importante bien sûr mais il faut surtout être constant dans son entraînement. Pour que ton corps s’améliore, il faut y aller tous les jours, toute l’année. Il faut être bien entouré aussi. J’ai la chance d’avoir trouvé le bon entraîneur, qui sait me canaliser. Et après, c’est dans la tête. Sentir, quand tu es sur la ligne de départ, que tu vas gagner. J’ai mis du temps à y arriver. Il faut apprendre à te connaître et aussi avoir un bon équilibre dans ta vie personnelle. C’est ce qui t’aide à pousser plus loin.
Thibaut. Il y a eu pas mal de petites étapes, je n’ai pas tout réussi tout de suite. Je dirai qu’il y a plusieurs piliers. J’ai commencé tôt dans le milieu du trail, dans les années 2010, et j’ai fait mes armes sur des formats différents, avant d’arriver à bien me comprendre. J’ai bien mis 4 ans pour construire une bonne base de travail, et être performant régulièrement. Après c’est une planification sur plusieurs années avec l’entraîneur et le manager, pour ne pas tout miser sur une seule saison. Et puis, en 2018, j’ai fait le choix d’arrêter l’exercice de la kiné et de professionnaliser ma pratique.
La saison de trail est terminée pour vous deux. Comment va se passer votre hiver et quels seront vos objectifs pour 2024 ?
Rémi. Cet hiver, je serai dès janvier sur la coupe du monde de ski alpinisme et les championnats d’Europe à Flaine. Puis il y aura la Patrouille des Glaciers et sûrement la Pierra Menta mais il faut que je trouve un coéquipier.
En trail, Sierre Zinal sera vraiment l’objectif de 2024 mais j’ai aussi envie de faire une grosse saison de A à Z. Je ne veux pas gagner une course et ensuite faire profil bas. Je pense qu’on peut faire les deux !
Alors je vais essayer d’aller gagner de nouveau les Golden series. Pour moi, c’est vraiment le circuit où le niveau est le plus élevé. Si tu gagnes, tu montres que tu as vraiment été le plus costaud de la saison.
Thibaut. Mon calendrier n’est pas encore acté mais la saison 2024 devrait pencher vers des formats entre 80 et 100km. J’ai aussi envie de découvrir des courses plus alpines, un peu plus lentes, avec plus de technicité.
Il y a beaucoup de courses que j’aimerai faire, en France et à l’étranger. S’aligner sur une course de l’UTMB est une étape importante dans une saison mais tout ça se construit. Il y a aussi des questionnements : est-ce l’entraînement et les sensations en course vont me plaire ? Il y aura des nouveautés, c’est sûr mais je ne peux pas en dire plus pour le moment.
Rémi, est-ce qu’on peut parler des JO 2026 de Milan Cortina ?
Rémi. Quand ça a été annoncé, j’étais vraiment motivé mais on est beaucoup à avoir pris un coup de massue avec le choix des formats de course et notamment du relais. Il faut voir comment vont se passer les sélections, ça risque d’être chaud. Je ne me mets pas trop de pression là-dessus. Ça serait cool d’aller une fois aux JO dans ma carrière mais il y a d’autres choses à faire donc si ça ne se fait pas, ce sera comme ça. Pour moi, c’est plus important d’être content tous les jours de ce que tu fais, d’être en montagne, que de se focaliser sur une seule course.
Rémi Bonnet
TRAIL RUNNING – SKI ALPINISME
THIBAUT BARONIAN
TRAIL RUNNING