jeudi 10 juin 2021

Draw the line #1 : Voyage en altitude entre France et Italie

Il fallait y croire ! Embarquer nos athlètes « montagne » et notre communauté, ensemble, sur les sommets était un pari osé. A travers des sondages, des votes, des quizz et différentes sortes « d’appel à l’action », nos followers ont été invités à prendre part aux pérégrinations montagnardes de nos athlètes. Ensemble, ils ont ainsi « dessiné une ligne » qui les a emmenés de Chamonix à Cervinia, en s’adaptant aux aléas météorologiques compliqués de ce printemps 2021.

Escalade mixte, ski de pente raide, escalade en falaise et alpinisme, voici le menu que ce premier opus de « Draw the line » a permis de concocter. Et pour qu’un tel menu ait du goût, il faut que les ingrédients soient choisis avec le plus grand soin ! Pour cela, nous avions mis les petits plats dans les grands, avec des athlètes de renom, parmi les meilleurs de leur génération dans leurs disciplines respectives :

• Mathieu Maynadier, alpiniste international, hyper polyvalent dès lors qu’il s’agit de grimper.
• François Cazanelli, alpiniste « fast & light », ancien athlète de haut-niveau en ski-alpinisme, recordman de l’Intégrale de Peuterey, entre autres.
• Symon Welfringer, grimpeur talentueux de la nouvelle génération.
• Vivian Bruchez, skieur des cimes, virtuose de la glisse en terrain suspendu
• Mathéo Jacquemoud, guide de haute-montagne, ancien champion du monde de ski-alpinisme et machine à évoluer en montagne, skis aux pieds ou voile au-dessus de la tête.

Si cette liste d’athlètes aurait de quoi attirer les foules pour un festival de film de montagne, la véritable tête d’affiche de ce « menu », celle qui rendait ce projet si différenciant, c’est la présence de toute la communauté Julbo aux côtés de nos athlètes, c’est-à-dire VOUS !

En effet, tout un chacun, alpiniste ou non, connaisseur de l’environnement montagnard ou pas, avait l’occasion de donner son avis sur l’itinéraire que nos athlètes allaient parcourir.

Point de départ : Chamonix

Ce jeudi 3 juin 2021, devant la gare de départ du téléphérique de l’Aiguille du Midi, à Chamonix, le temps est nuageux. Depuis plusieurs jours, les prévisions météo sont aléatoires, la faute à un courant d’ouest amenant beaucoup d’instabilité sur les massifs. Pas les conditions idéales pour aller en montagne… Mais contre vents et marées – ou neige et brouillard - Draw the Line aura bien lieu et Mathieu Maynadier donne le coup d’envoi. Il retrouve deux « invités » de marque avec la présence de Mathéo Jacquemoud et Vivian Bruchez. Le premier vote est lancé, avec un choix entre deux goulottes en face Nord de l’Aiguille du Midi, à plus de 3800m d’altitude. Sur la passerelle, départ du premier rappel, les trois alpinistes consultent les résultats du sondage. Ce sera la goulotte « Vent du Dragon », cotée TD- M5 ; comprenez « Très Difficile » dans le lexique montagnard. Le premier rappel pendulaire de 50 mètres met tout de suite dans l’ambiance !

Tout au long des cinq longueurs de leur ascension, les trois athlètes font vivre à la communauté l’ambiance fraiche et minérale de leur cheminement. Ça rigole, ça chante, et surtout, ça use les crampons et les lames des piolets sur la paroi et les plaquages de glace !

Durant 6h, Mathieu, Mathéo et Vivian se seront donc « pliés » au premier choix proposé à la communauté. Et bonne nouvelle pour eux, cette option était aussi intéressante à faire vivre qu’à grimper.

A la sortie de la voie, sur l’arête des Cosmiques, Mathieu Maynadier confie : « C’était une belle voie, avec quelques variantes. On n’a pas fait des exploits mais on s’est fait plaisir. Une bonne journée entre copains ». Vivian et Mathéo, un peu moins assidus dans la pratique de la goulotte, affichent un large sourire. La citation de Mathieu semble donc partagée.

A 16h30, après un rapide casse-croute dans les tunnels de l’Aiguille du Midi, il est temps d’empaqueter une partie du matériel et d’enfiler les chaussures de ski, afin de se diriger vers le refuge des Cosmiques. La fameuse « arête de l’Aiguille du Midi » est une formalité pour Mathéo et Vivian qui enchainent les virages à ski avec une facilité déconcertante. Arrivés au refuge, peu de temps pour flâner, il faut vérifier la météo du lendemain, trier les photos, sauvegarder les images vidéo et valider les options possibles pour la suite.

Après un repas où blagues et anecdotes fusent, Vivian se prête au jeu des questions-réponses avec les internautes. Partage d’expérience, de conseils ; Draw the Line, c’est aussi ça.

Enfin, peu de temps avant d’aller se coucher (on se couche tôt en refuge), le deuxième sondage est publié. Est-ce que vous préférez la voie Contamine-Negri ou le Gros Rognon ? Résultat des votes demain…

Vendredi : cache-cache avec la mer de nuage

A 5h, le réveil vient mettre un terme à une nuit agitée pour un bon nombre de personnes dans l’équipe. Sans acclimatation, une nuit à 3545m est une expérience pénible !

En ce vendredi 4 juin, il fait déjà jour dehors à cette heure-là, mais le ciel n’est pas clair pour autant. En effet, les nuages sont épais et l’on n’y voit pas à plus de 20 mètres… Il faudra attendre. Pas facile pour tout le monde d’attendre, Mathéo est déjà sur le qui-vive et impatient d’aller se défouler ! Vers 6h30, tout le monde commence à s’activer et 30 minutes plus tard, skis aux pieds, les trois athlètes découvrent les résultats du sondage de la veille. Ce sera la Contamine-Negri, une voie d’alpinisme qui est skiable pour des montagnards de cette veine-là. Du ski de pente raide, avec le maitre Vivian Bruchez dans l’équipe, la journée s’annonce « esthétique » !

Après une courte approche à skis, tout le monde se prépare à ce portage de 600m de dénivelé positif qui les attend, dans des pentes allant jusqu’à plus de 50°. Mathis Dumas et Jordan Manoukian, respectivement photographe et cadreur du projet, iront dans la voie, encadrés par un guide, pour en ramener de belles images. En bas, Aurélien Colin restera en contact avec toute l’équipe pour faire vivre l’expérience du jour (ou plutôt des 4 jours) à travers les stories Instagram Julbo.

Peu après le passage de la rimaye, les nuages se réinvitent à la fête. Impossible d’avancer. Vivian en profite pour initier un tutoriel « abalakoff », comprenez point d’assurage dans la glace pour faire un rappel. Quelques dizaines de minutes plus tard, la mer de nuages est sous leurs pieds et ils peuvent poursuivre l’ascension. Les conditions de tournage sont idéales, presque idylliques ! A la descente, c’est Mathéo Jacquemoud qui ouvre le bal, suivi par Mathieu Maynadier, moins habitué au ski de pente raide mais solide sur les appuis malgré tout. Vivian, lui, ferme la marche et enchaine les virages avec son style inimitable, tout en fluidité.

En bas de la voie, l’équipe se reforme, tout sourire, une fois de plus, après ces virages suspendus. Mathéo et Vivian, « guests » du projet repartent direction Chamonix, et le gros de la troupe glisse vers la Vallée Blanche avant de remettre les peaux de phoque pour rejoindre le refuge Torino, sur le versant italien du massif du Mont-Blanc.

L’après-midi sera occupée par des conseils sur le matériel à emporter en « ski de montagne » par Mathieu Maynadier, par de nombreux cafés italiens, et sutout par l’arrivée de deux autres athlètes Julbo : Symon Welfringer et François Cazanelli.

Symon, jeune grimpeur très doué, et François, hôte de luxe au CV impressionnant, arrivent en cours de route dans Draw the Line et leur appétit est grand. Vu la météo maussade à l’extérieur, les idées de défi ne tardent pas à faire surface. Une fois de plus, la communauté est sollicitée, et c’est un concours de tractions sur une poutre en bois qui s’organise. La compétition est féroce et c’est Mathieu Maynadier qui l’emporte, devant un Symon revanchard ! Du côté des nouvelles moins réjouissantes, la météo pour le lendemain semble bien mauvaise. Pas de sondage pour ce soir, nous attendrons demain matin, en fonction des conditions météo.

Samedi : Improvisation en Val d’Aoste

Ce qui devait arriver arriva… A 6h du matin, la météo est non seulement mauvaise, mais dangereuse. En effet, les éclairs brisent le ciel et le tonnerre gronde. Une situation loin d’être anodine à 3500m d’altitude. Malgré la neige, personne n’a envie de sortir les skis ! Les cafés s’enchainent au refuge Torino et les athlètes font alors appel à la communauté pour les aider à trouver une idée de « repli ». Plusieurs propositions intéressantes sont lancées : aller aux thermes, aller grimper en salle à Courmayeur, rentrer chez soi ! Mais Draw the Line ne s’arrêtera pas en si bon chemin. 

François nous propose d’aller dans la vallée de Valtournenche pour grimper en falaise. Option retenue, nous plions bagage. Après la descente de la Pointe Hellbronner par le téléphérique, nous récupérons les voitures pour rejoindre cette nouvelle destination. Les athlètes n’en oublient pas pour autant d’interagir avec la communauté, avec un sondage décisif quant au menu du déjeuner : pizza ou pasta ! La pizza l’emportera de peu et c’est le ventre bien rempli que Symon, François et Mémé (surnom de Mathieu Maynadier) rejoignent la falaise Barmasse, l’un des terrains d’entrainement du local de l’étape. Des voies en 7b permettront de s’échauffer tranquillement (sic), puis les longueurs s’enchaineront avec une difficulté grandissante, jusqu’à 8a+... Cet après-midi sera surtout l’occasion de défis et sondages nombreux avec les followers Instagram, dont le plus épique restera celui où Symon dû grimper une voie en 7c avec des grosses chaussures d’alpinisme trop grandes de deux pointures, plutôt qu’en chaussons d’escalade ! Presque trop facile pour lui.

En fin de journée, direction Cervinia, à quelques kilomètres de là, pour une nuit plus cosy que les précédentes et surtout une belle tablée au restaurant familial de la famille Cazanelli.

La fatigue des trois premiers jours commence cependant à se faire sentir et François prend les devants pour proposer deux belles courses pour le lendemain. Le sondage est posté à 21h et l’équipe part se reposer peu de temps après, non sans avoir goûté à la Grappa locale !

Dimanche : épilogue en face nord

En ce quatrième jour de Draw the line, l’heure du réveil relève presque de la grasse matinée : 6h15 ! Et pour autant, la communauté Julbo ne semble pas vouloir d’une course au rabais. C’est dans la face nord du Breithorn, un sommet culminant à 4125m, qu’aura lieu le final, suite au sondage proposé. Après un enchainement de quelques remontées mécaniques, l’équipe se sépare en deux groupes, les athlètes et le community manager descendront côté nord pour atteindre le pied de la voie par gravité. Le photographe et le vidéaste mettront les peaux de phoque pour 800 mètres de dénivelé positif afin d’atteindre le sommet du Breithorn avant de basculer, eux aussi, côté nord par quelques rappels.

Au moment d’attaquer la voie, la « Ferrari locale » (François Cazanelli) fait comprendre à tout lemonde qu’il ne faut pas trainer car le soleil chauffe déjà la face. Ce petit groupe se sépare à nouveau et, après quelques impressions à chaud publiées en story, les athlètes s’élancent dans l’ascension. Cette face nord est composée de deux arêtes principales, dont la « Triftjigrat », voie retenue par notre cordée pour rejoindre le sommet. Symon, pas encore acclimaté à l’altitude, n’est pas épargné par Mémé et François. Heureusement, le décor est majestueux, ce qui lui fait oublier le manque d’oxygène ! Bien que le rythme soit soutenu, les trois athlètes font vivre la réalité des difficultés de la voie à la communauté en partageant régulièrement des vidéos. Après 4h d’ascension, ils rejoignent le sommet du Breithorn, après être passés devant l’objectif de l’équipe de production. Derniers selfies au sommet. Il n’y a plus qu’à rechausser les skis pour s’offrir une descente de plus de 2000 mètres de négatif qui mènera l’équipe directement au restaurant de la famille Cazanelli !

Ainsi se termina Draw the Line, par un finish en beauté, sur l’un des « 4000 » traditionnellement connu pour être l’un des plus faciles des Alpes, mais qui, via son versant nord, est une sérieuse course d’alpinisme.

Une aventure partagée

Cinq athlètes et des milliers de personnes en montagne ; ainsi pourrait se résumer ce premier opus de Draw the Line. Derrière les facéties et réalisations de nos cinq alpinistes, la communauté Julbo a répondu présent pour suivre, interagir, questionner, et finalement, dessiner cette ligne avec eux.

Le menu était alléchant sur le papier et sa réalisation s’est avérée d’autant plus savoureuse sur le terrain. Imaginer un projet participatif, en montagne, en prenant en compte les aléas objectifs que comporte cet environnement était un joli défi. Un défi qui a véritablement été exécuté main dans la main (ou téléphone à téléphone) par tous. Nous tenions donc à remercier toutes les personnes qui ont suivi le projet et, évidemment, nos athlètes et l’équipe de production, pour leur implication 24h/24 dans ce projet.

Restez à l’affût car un autre opus de Draw the Line verra le jour prochainement… A bientôt.