THE HIDDEN PATH #7 – A DECISIVE RACE
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Vélo
lundi 21 juin 2021

THE HIDDEN PATH #7 – A DECISIVE RACE

La course d’une vie mérite souvent une énorme préparation. Une préparation faite de beaucoup de détails, d’abnégation, de force mentale et, parfois, d’un peu de chance. Participer aux Jeux Olympiques est le graal de tout athlète de haut-niveau. C’est pour cela que s’entraine Maxime Marotte et c’est autour de cet objectif qu’est né « The Hidden Path ». Mais avant d’imaginer participer à cette olympiade, Maxime devait décrocher sa sélection en équipe de France. Un défi presque plus important que la course en elle-même vu le nombre de prétendants au maillot bleu-blanc-rouge cette année.

La chance aura manqué à Maxime dans ce défi, réduisant largement la probabilité de se qualifier. L’athlète Julbo nous raconte l’enchainement de ces quinze jours décisifs marqués par deux coupes du monde au goût amer, mais surtout la suite à venir.

Maxime, lorsque l’on a lancé The Hidden Path il y a un an et demi, on était à mille lieues d’imaginer tous les événements qui nous attendaient, et surtout cette issue. Quel regard jettes-tu sur cette période ?

"C’est sûr que l’on ne s’attendait pas du tout à tout cela. A la base, The Hidden Path devait durer seulement une saison avec l’échéance olympique de 2020 en point d’orgue. Et puis tous ces événements inimaginables sont arrivés… Cela nous a donné tellement de matière à mettre en images que l’on a décidé de prolonger l’aventure afin de raconter l’histoire jusqu’à cette échéance cruciale qu’était la qualification olympique.

A titre personnel comme à titre professionnel, on a dû refaire les plans et les stratégies des dizaines de fois. C’était à la fois usant et passionnant. Durant un an et demi, il y a eu tellement de chamboulements que je considère l’époque que nous venons de vivre comme vraiment unique. Cela nous a permis de raconter énormément de choses. C’est mon histoire sans filtres... Parfois il y a de l’euphorie, de la réussite, et parfois on est un peu plus dans le dur, mais dans tous les cas, on est dans le vrai. Et The Hidden Path a montré ma vraie vie, celle d’un athlète de haut niveau qui vit un changement de team à une période cruciale, des courses qui se passent bien, d’autres moins bien, mais aussi des événements personnels… C’est presque le hasard qui a permis cet enchainement de faits aussi variés, mais pour les personnes qui regardent la websérie, je pense que c’était d’autant plus intéressant. Il manque juste le happy end d’une belle course aux JO !"

The hidden path EP7

On savait que cet enchainement des deux premières coupes du monde de la saison serait décisif en vue de la qualification olympique et que cinq Français s’affronteraient pour seulement deux places. Raconte-nous comment s’est déroulé cette quinzaine…

"Les choses ont très mal débuté, à une semaine de la manche d’ouverture de la coupe du monde à Albstadt (Allemagne). Durant mon dernier gros entrainement, au moment d’entamer l’ultime accélération de ma séance, je manque légèrement de lucidité et tombe de manière presque anodine. Je finis avec le visage au sol, sur une petite branche saillante. Au moment où je me relève, je me dis que je ne me suis pas fait trop mal, mais ma lèvre saigne. C’est quelques minutes plus tard, en croisant des marcheurs que je vois presque tourner de l’œil en me dévisageant, que je prends la mesure des dégâts. Ma lèvre est littéralement lacérée. Après un passage aux urgences, je m’en sors avec quatre points de suture internes et dix points externes !

Je sais que les chutes n’arrivent pas par hasard et que j’étais certainement fatigué car en fin de cycle de préparation. Heureusement, ça n’est que de la peau, mais sur le coup, les lunettes m’ont aussi beaucoup protégé, car cette branche dans les yeux aurait eu des dommages tout autres. Merci Julbo…"

"Ce choc à la tête que je pensais anodin a tout de même généré un hématome, et d’autres conséquences plus pernicieuses, qui sont apparues dans les jours suivants. En effet, à deux jours du premier short track, mes données cardiaques ne mentaient pas, mon corps était en train de lutter contre l’inflammation… Sur cette intense épreuve du vendredi, je passe complétement à côté. Pas de miracle. Le dimanche, mon entraineur m’avait prévenu que je ne pourrais pas espérer être au top. Dès lors, je savais que je travaillais pour la semaine suivante, afin de jouer ma qualification non pas sur deux courses, mais sur une seule. Sur ce premier XCO de la saison, je fais pourtant une bonne remontée en première partie de course, proche du top 10 ; un bon rythme que je n’arriverai pas à tenir très longtemps, manquant d’énergie.

Au lendemain de cette difficile semaine en Allemagne, nous sommes partis avec le team pour la deuxième manche de coupe du monde à Nove Mesto, en République Tchèque. Les sensations commençaient à s’améliorer petit à petit et, malgré le froid et la météo exécrable, mon moral était bon. Le short track me confirmera ce ressenti. Sur cet effort violent d’une trentaine de minutes, je finis sixième place, très proche du podium. De quoi me remonter à bloc pour la course du dimanche, où je me présente tel un gladiateur, prêt à me battre jusqu’au bout. Mais le parcours sélectif de Nove Mesto ne laisse pas de place à la moindre faiblesse, et après un début de course bien placé, mon corps a manqué d’énergie. Rester au contact du top 5, synonyme de qualification pour les Jeux Olympiques, devenait impossible. En fin de course, lorsque j’ai pris conscience que l’objectif était hors de portée, j’ai un peu fini en roue libre car la déception était trop grande…

Après coup, je me dis que je suis quand même satisfait de mon attitude. Il y a dix ans, je n’aurais certainement pas eu le mental pour rester mobilisé comme ça durant quinze jours, avec si peu de chances de réussite."

On arrive donc au terme de cette histoire, mais pas de cette saison 2021, quels sont tes objectifs pour cette deuxième partie de saison ?

"Après quelques jours difficiles, nécessaires pour digérer cette mauvaise pilule, j’ai vite rebondi et travaille désormais pour d’autres échéances ; les manches de coupe du monde restantes évidemment, mais surtout les championnats de France, Europe et monde. Et il n’est pas exclu que je tente la Cape Epic en fin de saison.

La forme commence d’ailleurs à revenir puisque je viens de prendre la 6ème place de la troisième manche de coupe du monde. De quoi remettre du baume au cœur."

Que retires-tu de cette expérience immersive de 18 mois avec une équipe de tournage à tes côtés durant ces moments riches en émotions ?

"J’en retire surtout beaucoup de satisfaction, car c’est représentatif de qui je suis et de ce que j’ai pu vivre au quotidien, mais raconté de très belle manière. Lorsque je re-visionne parfois certains épisodes, j’éprouve de la fierté car le résultat « artistique » est au-delà de ce que j’imaginais, sans pour autant entrer dans la mise en scène. S’engager dans un projet de ce type n’a pas été anodin car j’ai dû ouvrir les portes de mon intimité, mais je l’ai fait parce que j’en avais envie.

Au final, je ne regarde pas un épisode en me disant que j’aurais aimé changer ci ou ça. Mais avec un peu de recul, je me dis que cette pandémie a quand même bien changé la donne pour moi en vue d’une sélection olympique, car début 2020, j’étais dans les quotas... Mais être dans les regrets n’est pas vraiment mon état d’esprit, je préfère aller de l’avant."

Le mot de la fin, tu as la parole…

"Cela a été un énorme plaisir de partager mon quotidien d’athlète et de faire ressentir les émotions que l’on peut avoir sur ce « chemin caché » (The Hidden Path, NDLR) du sport de haut-niveau. A la différence des réseaux sociaux où l’on ne montre généralement que des messages positifs, parfois trompeurs, là je ne pouvais pas bluffer.

Je tiens évidemment à remercier Julbo pour leur soutien dans ce projet, car cela aurait été impossible d’avoir une telle qualité de contenu sans eux. Je les remercie surtout pour leur confiance envers un outsider. Car Julbo a de vraies machines à gagner dans son team, comme Martin Fourcade et bien d’autres. Souvent, on raconte les histoires sur ceux qui gagnent tout, et moi je ne fais pas partie de ceux qui gagnent tout…

Je tire aussi mon chapeau à Félix Le Blanc, le réalisateur, pour l’investissement qu’il a mis dans ce projet. Grâce à lui, j’avais parfois l’impression d’être une superstar dans un sport majeur ! Ça me donnait envie de m’investir encore plus.

Et évidemment, je souhaite le meilleur aux Français qui iront nous représenter aux JO de Tokyo. On fait un sport où l’on a tous envie de gagner, mais parfois il faut savoir perdre dignement, pour être en paix avec soi-même. Quand les autres font un bon travail, il faut savoir le reconnaitre. Je sais ce que représente le travail qui a été le leur pour aller chercher leur sélection en ce début de saison. Et je n’ai pas de doute quant au fait qu’ils appuieront encore plus fort sur les pédales le jour J, en pensant aux autres Français qui auraient aimé porter le maillot bleu-blanc-rouge à leur place au Japon. Ça les portera encore davantage, j’en suis sûr."

 

 

Ainsi se termine The Hidden Path, après sept épisodes riches en rebondissements. Le chemin n’est pas terminé pour autant et Maxime nous réserve, à n’en pas douter, de belles émotions dans les prochaines semaines.

Vous avez un raté un épisode de la websérie ? Retrouvez-les sur notre chaine Youtube.

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MAXIME MAROTTE

MAXIME MAROTTE

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